L’injection est une méthode utilisée pour insérer des données malveillantes dans un programme ou un système informatique dans le but d’exécuter des actions non autorisées. Ce terme est couramment associé à des attaques informatiques, notamment dans les domaines de la sécurité des applications web. Les attaques par injection surviennent lorsque l’attaquant insère des données dans une requête ou un processus que le système va exécuter sans effectuer une validation appropriée. Une fois l’injection réussie, l’attaquant peut manipuler le comportement du système, accéder à des données sensibles ou exécuter du code malveillant.
L’attaque par injection la plus courante est l’injection SQL, qui affecte principalement les bases de données. Cependant, il existe d’autres types d’injection, comme l’injection de commandes, l’injection de scripts (XSS), l’injection LDAP, l’injection de XML, etc.
Types d’Injection
- Injection SQL (SQL Injection) :
- L’injection SQL se produit lorsque des données malveillantes sont insérées dans une requête SQL exécutée par un serveur de base de données. Cela permet à un attaquant de contourner les mécanismes de sécurité de la base de données et d’exécuter des commandes SQL arbitraires. Par exemple, si une application web prend en compte un champ de saisie utilisateur pour créer une requête SQL sans validation appropriée, un attaquant pourrait injecter une commande SQL qui pourrait extraire, modifier ou supprimer des données sensibles.
- Exemple d’attaque :
SELECT * FROM utilisateurs WHERE nom = 'admin' --';
- Ce type d’injection peut être évité par des pratiques telles que l’utilisation de requêtes préparées et la validation des entrées utilisateurs.
- Injection de Commandes (Command Injection) :
- L’injection de commandes survient lorsque l’attaquant parvient à injecter des commandes système dans un programme qui exécute des commandes sur un système d’exploitation (OS). L’attaquant peut alors exécuter des commandes non autorisées sur le serveur ou l’appareil cible.
- Par exemple, si une application web permet à un utilisateur d’exécuter des commandes shell et qu’elle ne valide pas correctement les entrées, un attaquant pourrait injecter des commandes telles que
; rm -rf /
pour supprimer des fichiers importants sur le système.
- Cross-Site Scripting (XSS) :
- L’injection XSS se produit lorsqu’un attaquant injecte du code JavaScript malveillant dans une page web, qui sera ensuite exécuté par les navigateurs des autres utilisateurs. Cela peut permettre à un attaquant de voler des informations sensibles telles que des cookies de session, de rediriger les utilisateurs vers des sites malveillants, ou d’effectuer des actions non autorisées au nom de l’utilisateur.
- Exemple d’attaque :
<script>alert('Votre session a été piratée');</script>
- Injection LDAP :
- L’injection LDAP se produit lorsqu’un attaquant injecte des données malveillantes dans une requête LDAP (Lightweight Directory Access Protocol) qui est utilisée pour interroger et manipuler des informations dans un annuaire. Cette injection permettrait à un attaquant de manipuler des recherches d’annuaire et de récupérer ou de modifier des données sensibles.
- Injection XML (XML Injection) :
- L’injection XML se produit lorsque des données malveillantes sont insérées dans des documents XML traités par une application. Cela peut entraîner la modification du contenu des messages ou de la structure XML, ce qui peut compromettre la sécurité de l’application.
Méthodes pour prévenir les attaques par injection
- Validation des entrées :
- Toutes les données provenant des utilisateurs doivent être rigoureusement validées et filtrées avant d’être traitées par l’application. Cela inclut la vérification des caractères spéciaux qui pourraient être utilisés pour l’injection (comme les guillemets ou les symboles
;
en SQL).
- Toutes les données provenant des utilisateurs doivent être rigoureusement validées et filtrées avant d’être traitées par l’application. Cela inclut la vérification des caractères spéciaux qui pourraient être utilisés pour l’injection (comme les guillemets ou les symboles
- Utilisation de requêtes préparées et d’ORM :
- Pour les injections SQL, il est recommandé d’utiliser des requêtes préparées ou des bibliothèques de mappage objet-relationnel (ORM) qui séparent le code de la requête des données, rendant l’injection de données malveillantes plus difficile.
- Encodage des sorties :
- Pour prévenir les attaques XSS, il est important d’encoder les données qui sont renvoyées dans les pages HTML, en particulier lorsque celles-ci proviennent d’un utilisateur. Cela permet d’éviter que des balises ou des scripts malveillants soient exécutés par le navigateur.
- Éviter l’exécution de commandes système :
- Lorsque cela est possible, il est préférable de ne pas permettre l’exécution de commandes système à partir de l’application. Si cela est nécessaire, assurez-vous que les entrées utilisateur sont strictement validées et que des mécanismes de sécurité comme l’usage de commandes sécurisées ou de sandboxing sont en place.
- Utilisation de mécanismes de sécurité supplémentaires :
- L’utilisation de pare-feu applicatifs (WAF – Web Application Firewall), de mécanismes d’authentification forte, et de protocoles de sécurité comme HTTPS peut également réduire les risques d’exploitation des failles d’injection.
Conclusion
L’injection est l’une des menaces les plus courantes et les plus dangereuses en matière de sécurité informatique. Elle peut avoir des conséquences graves, allant de la fuite de données sensibles à la prise de contrôle complète du système. Les entreprises et les développeurs doivent mettre en place des pratiques de codage sécurisé, notamment la validation des entrées, l’utilisation de requêtes préparées, et des mécanismes de sécurité pour prévenir ces attaques. Une attention particulière à la sécurité dès la phase de développement peut considérablement réduire les risques d’injection.